Cabri, Cabrit, Cabiche, Kabris - les noms de ce personnage extraordinaire sont multiples, comme ses identités : corsaire et mercenaire dans l'Atlantique, marin baleinier dans le Pacifique, beachcomber puis guerrier aux Marquises, se retrouvant embarqué en 1804 sur une frégate russe qui l'emmène en Sibérie - avant d'être présenté au tsar Alexandre I puis au roi Louis XVIII pour leur montrer ses tatouages et les gestes des danses et des guerres de ces iles, avant d'avoir à les exhiber dans les cabinets de curiosités puis dans les foires en France, en Suisse et en Belgique.

Comment annoncer et prolonger ces spectacles ? Si ce n'est par des catalogues imprimés, de Paris à Genève et à Rouen entre 1817 et 1822. De petites brochures d'une quinzaine de pages, sous le titre de Précis historique et véritable, retracent avec des détails parfois différents les vies multiples de Cabri et son séjour aux iles Marquises.

Des extraits des journaux des officiers russes et le témoignage d'un spectateur anglais enrichissent la représentation d'un homme qui s'était fait « tabou lui-même parmi les sauvages » (voir pp. 38-39) et en font, 220 ans plus tard, un Nouveau Précis historique et véritable, revu, augmenté et commenté.