Si la Cour européenne des droits de l’homme a plusieurs fois déjà condamné la France pour l’état de ses prisons, leurs conditions de détention inhumaines et dégradantes — et en particulier le Centre pénitentiaire de Fa'a'a —, gageons que celui-ci n’a rien à voir avec l’Hôtel Nu‘utania, le dernier roman de François Bauer, qui se déploie entre une interpellation : « Au nom de la Loi… » et un traité international, la « Convention de l’ONU contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants » du 3 décembre 1987.

Et si la même Cour européenne invite la France le 30 janvier 2020 à prendre des mesures générales pour « supprimer le surpeuplement et améliorer les conditions matérielles de détention » et faire en sorte que les détenus puissent « établir un recours effectif », nous sommes bien loin du moyen imaginé par François Bauer, le 4 novembre 2020, pour que son héros puisse reconquérir sa dignité.

Hôtel Nu‘utania est donc bien un roman, selon Littré une «histoire feinte, écrite en prose, où l’auteur cherche à exciter l’intérêt par la peinture des passions, des mœurs, ou par la singularité des aventures», parce que… si les mots de François Bauer dépeignaient vraiment la réalité de la justice ou de la prison à Tahiti, ce serait insupportable.